Le temps d’amorçage d’une pompe de relevage industrielle ou urbaine

Comme chacun le sait, une pompe auto-amorçante va pouvoir aspirer un effluent situé plus bas que le pied de la pompe, permettant ainsi d’installer le groupe de pompage « hors sol », au sec, facilitant les maintenances préventives de la pompe et les interventions en toute sécurité, sans devoir descendre dans le poste.

Nous avons déjà vu, aux travers de différents articles, la capacité et la hauteur d'amorçage d'une pompe auto-amorçante mais combien de temps va mettre la pompe pour s’amorcer réellement?

temps amorçage pompe
capacite d amorcage de la pompe
capacite d amorcage de la pompe

vanne de chasse d'air
vanne de chasse d'air

Le calcul du temps d’amorçage est théoriquement relativement simple à déterminer. Si vous connaissez le volume d’air de la canalisation d’aspiration à évacuer (longueur depuis le niveau d'eau jusqu'à la bride d'aspiration x section) ainsi que le débit d’air que la pompe auto-amorçante va pouvoir évacuer, vous pouvez calculer le temps d’amorçage de cette pompe en divisant l’un par l’autre.


Différents paramètres vont toutefois entrer en jeu dans ce calcul.


Sachez, tout d’abord, que le débit d’air extrait par la pompe dépend de la vitesse à laquelle la pompe va fonctionner. Une vitesse plus importante, par le paramétrage du variateur à une fréquence plus élevée durant la période d’amorçage, permettra d’augmenter ce débit et donc de réduire le temps d’amorçage.


La configuration de la canalisation d’aspiration va également influencer ce temps d’amorçage. En effet, une longue partie horizontale avant la bride d‘aspiration de la pompe auto-amorçante va créer un temps de barbotage où l’eau et l’air vont entrer dans la pompe sans que la pompe ne soit totalement amorçée.

La phase d’amorçage est une phase particulière pour la pompe auto-amorçante puisqu’aucun nouveau liquide va venir, pendant un certain temps, remplir la volute, augmentant ainsi, par la recirculation de l’effluent, la température de celui-ci. Sans une grande capacité de refroidissement et de lubrification de la garniture mécanique, la pompe ne pourra pas fonctionner ainsi longtemps. Le temps d’amorçage est donc un élément à prendre en considération, en fonction des capacités de « fonctionnement à sec » de la pompe.

Comme nous l’avons vu, la vitesse de rotation de la pompe est un élément qui va influencer le temps d’amorçage.

Toutefois, pour que le volume d’air de la canalisation d’aspiration puisse s’évacuer rapidement, il est important que le refoulement soit totalement dégagé. Un clapet anti-retour au refoulement, un bouchon d’eau créé par la canalisation de refoulement sont des éléments qui vont empêcher la pompe d’évacuer simplement l’air. Pour éviter ces restrictions hydrauliques, l’installation d’un by-pass au refoulement ou d’une vanne de chasse d’air permettra à la pompe d’évacuer cet air sans restriction.

Pour un effluent chargé, la vanne de chasse d’air est une solution automatique qui va permettre à l’air de by-passer le circuit de refoulement. Dès que la pompe aura évacué son air et qu’elle pourra monter en pression, la vanne se fermera automatiquement, permettant ainsi l’ouverture du clapet anti-retour ou du bouchon d’eau. A l’arrêt de la pompe, la pression de refoulement chutera et réouvrira la vanne de chasse d’air pour le prochain démarrage.

Si la canalisation d’aspiration et le clapet interne à la pompe sont bien étanches, ce temps d’amorçage ne sera visible qu’à la première mise en route ou après une maintenance, si la pompe a été vidée de son eau. Par après, ce temps sera réduit à sa plus simple expression puisque la canalisation d’aspiration restera pleine d’eau.

Une pompe auto-amorçante demande donc un certain temps pour s’amorçer. Vitesse de rotation de la pompe, capacité de fonctionnement à sec mais également présence d’une vanne de chasse d’air permettront de réduire ce temps et de vous assurer, démarrage après démarrage, du parfait fonctionnement de la pompe, dans toutes les conditions.


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